2022
15 juin 2022
Eglise de l’Ile-aux-Moines
Le tour de l’alto en 80 ans
Sabine Toutain (altiste) et Dominique Plancade (pianiste)
PROGRAMME
Hector Berlioz : extrait du poème symphonique « Harold en Italie », version pour alto et piano de Franz Liszt, écrite en 1836, parue en 1879
Franz Schubert : sonate « Arpeggione », chef d’œuvre lyrique à l’aube du romantisme adaptée ici pour l’alto et le piano
Robert Schumann : Märchenbilder (contes de fées), 4 pièces romantiques écrites en 1851.
Georges Enesco : Concertstück, pièce de concours commandée par Gabriel Fauré en 1906.
Les Musiciens
Sabine Toutain obtient, au Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM) de Paris, les 1ers prix d’alto dans la classe de Serge Collot et de musique de chambre dans celle de Bruno Pasquier. Après une année de perfectionnement en quatuor à cordes et alto, elle est finaliste Eurovision des jeunes musiciens, puis lauréate du concours international Maurice Vieux et obtient le 2ème prix ainsi que le prix de la Suisse au concours international de Genève.
Elle se produit ensuite tant en soliste qu’en musique de chambre, est sollicitée pour des créations comme ̏Episode 6ème ̋ de Betsy Jolas et étend sa carrière en tant qu’alto-solo et super soliste de l’Orchestre National de France entre 1990 et 2018 et joue les concertos de Bela Bartok et William Walton, ainsi qu’ «Harold en Italie» d’Hector Berlioz sous la direction de Sir Colin Davis lors de la réouverture de la Fenice de Venise. Parallèlement, depuis 2000, elle enseigne au CNSM et participe à de nombreuses académies et master class. Elle a choisi de vivre sur l’Ile-aux-Moines.
Dominique Plancade a également étudié au Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM) de Paris dans les classes de Pascal Devoyon, Christian Ivaldi et Alain Planès et a obtenu un Premier Prix de piano et de musique de chambre avant de compléter sa formation en suivant les cours d’accompagnement de Jean Koerner.
En 1992, il fonde avec la pianiste Laura Fromentin, le Duo Fromentin–Plancade, et se perfectionne aux côtés de Christian Ivaldi, joue avec des musiciens de grand talent, tels les altistes Gérard Caussé, Tabea Zimmerman, les violonistes Laurent Korcia, Régis Pasquier, Patrice Fontanarosa, Isabelle Faust, les violoncellistes Roland Pidoux et Jérôme Pernoo, le pianiste Christian Ivaldi, la harpiste Marielle Nordmann et la mezzo-soprano Karine Deshayes. Il est président de la Société de Musique de chambre de Marseille.
Ce pianiste est invité dans de grands festivals comme à La Folle Journée de Nantes, à la Roque d’Anthéron, à la Chaise Dieu, … et se produit à l’étranger et mène une carrière de concertiste au Japon.
Le choix des musiciens
Le répertoire de l’alto s’étend depuis le XIXème siècle avec de plus en plus d’altistes solistes de grand talent. Aller sur 80 ans d’histoire de cet instrument, c’est de la part des musiciens de ce concert le choix d’en montrer toute la beauté et les dispositions lyriques. L’alto possède un registre plus grave que le violon avec une sonorité plus chaude et envoûtante, un registre intermédiaire proche de la voix humaine
C’est suite à l’apparition de compositions proposées par Hector Berlioz (1803-1869), de pièces en solo de Schumann (1810-1856) et de Brahms (1833-1897), que cet instrument a trouvé sa popularité et motivé de nouvelles œuvres jusqu’à des compositeurs plus proches comme Georges Enesco (1881-1955).
Commencer ce concert par la transcription pour alto et piano que Franz Liszt a donné de la symphonie avec un alto principal, Harold en Italie, rend hommage à Hector Berlioz, qui, le premier, a mis l’alto en avant dans une œuvre orchestrale : « De tous les instruments de l’orchestre, celui dont les excellentes qualités ont été le plus longtemps méconnues, c’est l’alto. […] Son timbre attire et captive tellement l’attention […] »
Le parcours se prolonge par deux œuvres qui résonnent de diverses expressions des sentiments et de la sensibilité pour montrer les possibilités de l’instrument : la sonate Arpaggione de Franz Schubert, sans doute l’une des plus populaires en duo de ce compositeur et les Mӓrchenbilder de Robert Schumann, tirés de contes de fée. des pièces plus romantiques.
Pour terminer, les musiciens ont choisi une œuvre de Georges Enesco, le Concerstück, pièce de concours pour le Conservatoire de Paris, où il exerçait comme professeur. Ce compositeur était considéré par Pablo Casals comme « un des plus grands génies de la musique moderne ». D’origine roumaine, ayant choisi de s’installer à Paris, il condense dans ses créations des évocations de l’orient et de l’occident de l’Europe.